Notre territoire de santé
Situation
Le projet de CPTS « Montpellier Est-Bérange » est né d’une initiative de professionnels de santé de Baillargues, commune située au centre du territoire de la CPTS. Le territoire comporte 16 communes de l’aire urbaine de Montpellier. Il est traversé, au niveau de Baillargues, par les grands axes de circulation routière (la route nationale 113 menant à Lunel et l’autoroute A9 reliant Montpellier et Nîmes) et la voie ferrée Montpellier-Nîmes. L’aéroport Montpellier Méditerranée est situé sur la commune de Mauguio, commune s’étendant jusqu’en bordure du littoral (station balnéaire de Carnon non intégrée au projet). A l’est, le territoire de la CPTS est délimité par le passage de la rivière du Bérange, qui s’étend de Candillargues au sud du territoire à Saint-Drézéry au nord.
Le choix du territoire proposé pour le projet de CPTS Montpellier Est-Bérange s’appuie essentiellement sur :
- Le respect d’un fonctionnement rationnel et éprouvé sur cette zone ;
- Le découpage géographique de notre secteur de garde, pour une plus grande efficacité de la permanence des soins sur ce territoire étendu. Pour information, il s’agit du secteur de gardes « Mauguio-Vendargues » qui couvre les quinze communes du projet ainsi que Campagne, Garrigues, Saint-Hilaire-de-Beauvoir et Saint-Jean-de-Cornies ;
- Les éléments de diagnostic de l’ARS et de l’Assurance maladie (qui seront repris lors de l’élaboration du projet de santé pour une analyse diagnostique approfondie du territoire).

Le territoire couvre une population d’environ 69 481 habitants
CPTS de Taille 2
Statistiques de santé de notre territoire
Démographie médicale – démographie et profil de la population
Il existe une inadéquation de plus en plus sensible entre l’afflux massif de population sur l’agglomération Montpelliéraine et l’inexorable extinction de la médecine générale : Forte croissance de la démographie sur notre territoire / Diminution de la population des médecins généralistes = Déficit de prise en charge.
En effet, le département de l’Hérault est, avec celui de la Haute-Garonne, le département le plus dynamique démographiquement avec une croissance de la population qui s’inscrit dans le long terme (variation annuelle moyenne de 1.2% entre 2012 et 2017). Ce dynamisme démographique s’observe plus particulièrement dans l’aire urbaine de Montpellier mais aussi à proximité le long de l’autoroute A9 et de l’échangeur autoroutier de Baillargues-Vendargues. A cela s’ajoute des variations saisonnières de la démographie sur la commune de Mauguio.
La part de la population âgée sur le territoire de la CPTS est légèrement inférieure à celle de l’ensemble du département et de la région (19.5% de plus de 65 ans contre respectivement 21.0% et 22.0%). Ce territoire présente en revanche davantage de jeunes (22.1% de moins de 17 ans, contre 20.3 % sur le département et sur la région). La part des jeunes et surtout le vieillissement de la population constituent des éléments importants à prendre en compte pour anticiper les besoins de santé.
Concernant la démographie médicale sur le territoire de la CPTS, 32.5% des médecins généralistes ont plus de 60 ans et 13.3% plus de 65 ans. Les départs en retraite ne sont pas remplacés. Par ailleurs, le nombre de patients par médecin est légèrement supérieur à celui du département et de la région (1497 contre respectivement 1469 et 1471 patients), ainsi que le nombre d’actes réalisés (4794 contre respectivement 4075 et 4194 actes).
Il faut aussi noter la disparition ou l’absence de certaines spécialités et compétences de terrain et de proximité sur le secteur :
Perte depuis une dizaine d’années du pédiatre de Mauguio,
Disparition depuis quelques années du cabinet de radiologie de Mauguio,
Incertitudes sur le renouvellement du cabinet de radiologie de Baillargues,
Incertitudes sur le renouvellement d’un gynécologue sur Mauguio,
Absence de gériatre.
Par ailleurs, plus de la moitié des communes du territoire de la CPTS sont classées en Zones d’Action Complémentaire (ZAC), caractérisées par une insuffisance de l’offre de soins et des difficultés d’accès aux soins (Beaulieu, Castries, Restinclières, Saint-Drézéry, Saint-Geniès-des-Mourgues et Sussargues) du fait de l’inhomogénéité de la répartition des professionnels de santé.
Sur le terrain, un déficit de prise en charge, à la fois qualitatif et quantitatif, est constaté par les différents professionnels avec :
- Un travail à flux tendu qui :
- impose une réponse aux problèmes immédiats pour parer au plus pressé ;
- altère la qualité de la réponse aux malades chroniques, patients en HAD, handicapés ;
- ne permet pas de se mobiliser pour les sujets de prévention, d’éducation… ;
- ne laisse plus au médecin le temps de la nécessaire formation continue.
- Un nombre croissant de médecins généralistes qui refusent la prise en charge de nouveaux patients du fait de cette surcharge de travail, avec pour conséquences :
- des patients en totale rupture de soins ;
- des patients en errance médicale, sans médecin traitant ;
- des patients géographiquement très éloignés de leur médecin traitant.
A noter : concernant l’accès au médecin traitant, les données obtenues via l’outil REZONE CPTS sont partiellement exploitables car elles ne sont indiquées que pour près de la moitié des communes de la CPTS (données disponibles uniquement pour les codes communes ramenant au moins 50 consommants dans la base de données). Parmi les communes pour lesquelles ces données ne sont pas disponibles, cinq sont en Zone d’Action Complémentaire (ZAC).
Même si le taux d’ALD est inférieur à celui du département et de la région (21.0% contre respectivement 23.7% et 24.2%), la prise en charge des pathologies ALD lourdes et complexes demande un gros investissement des soignants et une coordination pluriprofessionnelle optimale. Ces pathologies sont essentiellement les tumeurs malignes (taux de 3.9% similaire à celui du département et de la région) et le diabète (taux de 3.9% inférieur à celui du département et de la région), puis les pathologies cardiovasculaires, les démences et affections psychiatriques, et tous les états de perte sévère d’autonomie.
Répartition des professionnels de santé à l’échelle du territoire
Une répartition inégale des acteurs de santé sur le territoire est observée, sans qu’on puisse réellement parler de carence globale, avec des densités médicales plus importantes sur certains villages (notamment Castries avec 17,8 médecins généralistes pour 10 000 habitants, Vendargues, Mauguio et Le Crès avec environ 13,0 médecins généralistes pour 10 000 habitants) et une quasi-absence sur d’autres communes (Candillargues, Saint-Geniès-des-Mourgues, Restinclières, Mudaison, Sussargues, Saint-Drézéry). Cela entraine de fait une inégalité sensible dans l’accès aux soins dès le 1er recours. Cet aspect est fortement sensible et pénalisant dès qu’on s’éloigne un peu de la ceinture Montpelliéraine.
Dans les zones rurales ou semi-rurales, la disparition du médecin entraine souvent à terme la disparition de la pharmacie, puis du kinésithérapeute, de l’infirmière, créant ainsi une carence dans l’offre de soins et une population qui se sent délaissée sur le plan sanitaire.
La répartition des professionnels paramédicaux est également inégale sur le territoire de la CPTS, avec notamment des densités importantes en infirmiers sur les communes de Saint-Geniès-des-Mourgues, Valergues et Beaulieu (environ 40 professionnels pour 10 000 habitants) et des densités moindres sur Sussargues et Restinclières (inférieures à 4 pour 10 000 habitants).
A titre d’illustration (données Rezone CPTS sur le nord du territoire) :
- 8 infirmières sur Saint-Geniès-des-Mourgues, 6 sur Saint-Drézéry, 8 sur Beaulieu, 1 sur Sussargues, et aucun sur Restinclières ;
- 3 masseurs-kinésithérapeutes sur Saint-Geniès-des-Mourgues, 7 sur Saint-Drézéry, 5 sur Beaulieu, 4 sur Sussargues, et 2 sur Restinclières.
Manque de lien entre professionnels de santé et manque de visibilité sur leur actions et compétences
Notre territoire est vaste et il y a souvent une méconnaissance des autres acteurs de santé et de leurs compétences et spécificités. Il est donc nécessaire de se connaître et se faire connaître entre professionnels, au-delà de notre cercle de proximité immédiat, afin de développer la coordination pluriprofessionnelle pour une meilleure prise en charge des patients.
De plus, certaines thématiques nécessitent de développer des actions de prévention, notamment l’antibiorésistance et le dépistage du cancer colorectal. En effet, le rapport entre la population consommante traitée par antibiotiques particulièrement générateurs d’antibiorésistance et le nombre de consommants d’au moins un antibiotique est plus élevé que dans le département et la région (42.4% contre respectivement 40.9% et 39.3%).
Le rapport entre la part des patients consommants de 50 à 74 ans pour lesquels un dépistage du cancer colorectal a été réalisé au cours des 2 dernières années et la population consommante de 50 à 74 ans n’ayant pas eu de coloscopie dans les 5 dernières années en ville ou en consultation externe à l’hôpital ou dans les 4 dernières années à l’hôpital est de 22.4%, alors que ce taux est de 24.2% en région et 27.2% en France.
Permanence de soins
La Permanence Des Soins Ambulatoires (PDSA) est assurée sur notre territoire de garde grâce à la fusion de deux secteurs contigus – Mauguio et Vendargues – qui permet une mutualisation des médecins volontaires. Mais elle nécessite davantage de coordination entre les acteurs de santé afin de la rendre plus efficace (gardes médecins généralistes + gardes pharmacies de proximité +/- astreintes infirmière, ambulances…).
Il se pose aussi très certainement un problème d’attractivité de la permanence des soins à réfléchir pour motiver davantage de bonnes volontés.
Au regard des éléments de diagnostic et de l’avis des professionnels de santé impliqués dans le projet, les prises en charge et types de parcours semblant poser des difficultés sur le territoire sont :
- Des difficultés d’accès au médecin traitant, notamment sur certaines communes du territoire ;
- Des difficultés d’accès, dans le cadre de la semi-urgence, à certaines spécialités, essentiellement l’ophtalmologie, la psychiatrie, la gynécologie, l’imagerie médical pour les plus aigües, mais aussi la cardiologie, la neurologie etc, obligeant le médecin à orienter les patients sur les services d’urgences pour avoir un avis spécialisé rapide ;
- Des difficultés d’accès aux parcours proposés de la filière gériatrique, notamment pour la géronto-psychiatrie ;
- Des difficultés dans la prise en charge de certains parcours, notamment pour les patients complexes ou en situation de fragilité, nécessitant de développer une meilleure coordination pluriprofessionnelle et de favoriser le lien entre le premier et le second recours ;
- La nécessité de développer des actions de prévention répondant aux problématiques du territoire (lutte contre l’antibiorésistance, dépistage du cancer colorectal…) et permettant de faire face à des situations de crise sanitaire (COVID 19…).
Profession | Nombre de professionnels identifiés |
---|---|
Médecins généralistes | 83 |
Médecins spécialistes | 33 |
Infirmiers | 167 |
Biologistes | 5 laboratoires |
Pharmaciens | 23 pharmacies |
Masseurs-Kinésithérapeutes | 183 |
Sages-femmes | 14 |
Orthophonistes | 61 |
Orthoptistes | 7 |
Dentistes | 64 |
Pédicures-podologues/orthésistes | 19 |
Psychologues | 29 |
Sophrologue | 15 |
Transports sanitaires | 10 |
- Développement de la télémédecine en EHPAD, grâce à un partenariat avec le CHU de Montpellier et la Clinique du Parc à Castelnau-le-Lez ;
- Equipe mobile de géronto-psychiatrie en EHPAD, grâce à un partenariat avec le CHU de Montpellier ;
- Structures d’HAD en partenariat avec le CHU de Montpellier ou structures privées ;
- Equipes mobiles de soins palliatifs en partenariat avec le CHU ou structures privées.
Des systèmes non harmonisés de communication, d’échange et de travail sont relevés sur le terrain. Après la construction du projet de santé, une définition des besoins informatiques sera élaborée afin de sélectionner et mettre en œuvre les outils les plus adaptés dans le cadre du projet SNAC (service numérique d’appui à la coordination).